Cette performance, fondée à partir d’un schéma de trépanation divisé en chapitres, est un diaporama composé de 130 images et « mots clefs » avec des irruptions de sons et textes montés. Durant cette demi–heure, j’explique la manière dont se construit mon travail, la généalogie, une manière aussi de parler de mes préoccupations: l’importance de la nuit, les peurs, les spectres, la figure du double (gémellité), le désir, le fantasme et l’animalité.
Une trépanation, un tissu ayant tendance à persister, une tumeur ? non, juste une grande envie de s’envoler.

J’endosse une blouse blanche et commence à inciser.
S’ouvrir le crâne dans le but d’extraire ou de découvrir ce qu’il y a dedans. A partir du corps, celui de chacun (qui n’est qu’extériorité, surface de peau malgré les différentes ouvertures), par l’acte de s’ouvrir, se révèle la métaphore du cheminement du processus créatif, mise à plat sur une table d’opération. Le tissu se développant dans la tête, n’est encore qu’un petit être ailé, est-ce un oiseau de mauvais augure ? Voler, une quête désespérée ? Mais ce petit oiseau peut aussi évoquer l’âme qui part de son corps. Clin d’œil à l’histoire de l’art, « La trépanation » est aussi un trait d’union entre la fin d’un cursus et de nouveaux projets.

« Il plonge les doigts dans la blessure… Il rentre les deux mains dans la viande… il s’enfonce dans tous les trous… Il arrache les bords !… les mous ! Il trifouille… il s’empêtre !… Il a le poignet pris dans les os ! Ça craque… Il secoue… Il se débat comme dans un piège… Y a une espèce de poche qui crève !… Le jus fuse ! gicle partout ! Plein de cervelle et du sang !… Ça rejaillit autour !… »
Mort à crédit, Louis Ferdinand Céline.